CONFERENCE ANNUELLE DES RESPONSABLES DES SERVICES CENTRAUX, DECONCENTRES ET DES SOCIETES SOUS-TUTELLES DU MINISTERE DES POSTES ET TELECOMMUNICATIONS.TENUE A YAOUNDE LES 20 ET 21 JANVIER 2016
PAR: M. NANA TEGANG JUSTIN, CHEF DE SERVICE SAP
SYNTHESE DES TRAVAUX :
L’an 2016, les 20 et 21 Janvier, se sont tenus au Ministère des Postes et Télécommunications, les travaux de la conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et des sociétés sous-tutelle de ce département ministériel.
La conférence a été placée sous la présidence de madame MINETTE LIBOM LI LIKENG, ministre des Postes et Télécommunications et avait pour thème : « Le partenariat public/privé, facteur de mobilisation des télécommunications pour l’émergence du Cameroun ».
La problématique de l’émergence de manière générale et celle d’un « Cameroun émergent en 2035 » en particulier sous-entend l’existence d’une situation de latence, d’hibernation voire d’immersion dans un ensemble de paramètre dysfonctionnels et de freins. La perception de ces difficultés est déjà un préalable considérable dans la résolution du problème qui se pose, à savoir la recherche des voies d’un développement intégral qui suppose le développement socioéconomique. Cetteconception, de la responsabilité du Cameroun dans les difficultés qui minent le chemin de son développement permet d’articuler la prise en charge ou l’accompagnement de ce pays vers l’émergence autour d’un management stratégique.Ainsi, à l’orée du 21ème siècle, où le Cameroun doit de facto s’arrimer à la mondialisation via l’appropriation d’une économie numérique, doit-on toujours rester dans la querelle secteur public ≠secteur privé, ou alors doit-on converger les deux forces pour aboutir à un partenariat gagnant-gagnant secteur public-secteur privé, vecteur de l’émergence du secteur des Postes et Télécommunications ?
Cette préoccupation qui concentre son intérêt dans la recherche des solutions au développement du Cameroun en général et des Postes et Télécommunications en particulier, trouve un point d’ancrage dans les travaux et les réflexions conduits en atelier au cours de cette conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et des sociétés sous-tutelle dudit département ministériel.
Dans cette perspective, quatre ateliers pilotes ont eu la responsabilité de conduire chacun une réflexion sur les problématiques dont les termes de références ont été entre autres :
1-« public/privé : quel partenariat pour l’essor des télécommunications au Cameroun ? »
2-« Les télécommunications, levier de la croissance économique :enjeux actuels et perspectives pour l’économie numérique ».
3-« La qualité de service dans le secteur des postes et télécommunications :au-delà du slogan, les enjeux pour le Cameroun ».
4-« Activités transversales/évaluation des projets phares/exécution du budget 2016 ».
Chaque atelier a eu à identifier des problèmes relatifs à leurs secteurs d’activités et ensuite des recommandations y relatives ont été proposées.
Atelier No1
La session a commencé par l’analyse de l’exposé de l’expert et s’est poursuivi par des débats au cours desquels les recommandations suivantes ont été adoptées :
· Les domaines ci-après ont été identifiés comme susceptibles de faire l’objet d’un partenariat public privé (PPP). Il s’agit :
· des infrastructures large bande ;
· des câbles sous-marins ;
· du déploiement des infrastructures large bande dans les zones rurales et les zones enclavées ;
· de la distribution des produits et services ;
· de la mise en place des technopôles (incubateurs, start-up) ;
· Intégrer dans les marchés des infrastructures routières et ferroviaires la pose des canalisations du réseau de transport ;
· Intégrer dans les contrats de voies d’accès vers les nouveaux ou les anciens quartiers et de construction des logements sociaux, la pose des canalisations du réseau d’accès et de distribution interne dans les logements ;
· Solliciter une synergie d’action entre le secteur des télécommunications et des TIC, et les autres secteurs d’infrastructure (institutions publiques et collectivités locales) ;
· Définir une politique de mise en place et d’exploitation des infrastructures de réseaux afin de les rendre bénéfiques à l’Etat propriétaire ;
· Susciter l’accompagnement du MINPOSTEL par le CARPA en vue de s’approprier des conditions à remplir dans le cadre des partenariats public-privé ;
· Mettre en place un mécanisme de suivi/évaluation des PPP ;
· Mettre en place un Groupe de Travail chargé de la maturation des projets du secteur, à travers l’élaboration des études détaillées, en vue de les rendre éligibles au PPP.
Atelier No2
A la suite des échanges, les problèmes suivants ont été identifiés :
- l’insuffisance d’une infrastructure de transport et d’accès large bande (11.000 Km à fibre optique sur les 20 000 km nécessaires) ;
- l’absence des data center sécurisés ;
- instabilité et insuffisance des infrastructures électriques ;
- absence de production des contenus et des services locaux ;
- Insuffisance de législation sur les documents numériques ;
- Usage insuffisante des TIC dans les entreprises ;
- Modèles de formation pour l’emploi dans l’économie numérique non adapté ;
- Absence d’études d’impact des TIC dans les secteurs de production ;
- Utilisation insuffisante des TIC par les populations ;
- Absence de la confiance numérique ;
- Absence des données d’audit des systèmes d’information ;
- l’inexistence d’une industrie locale du numérique ;
- Insuffisance des ressources humaines en qualité et en quantité pour accompagner l’économie numérique ;
- Absence de stratégie de recherche de financement de l’économie numérique.
Pour y remédier, les participants ont formulé les recommandations suivantes :
1. INFRASTRUCTURE / ACCES
- Nécessité de construire l’infrastructure de transport et d’accès large bande ;
- Faciliter l’accès aux terminaux (Smartphones, tablettes, etc…) ;
- Besoin en data Centers ;
- TCP/ Faire le point/véritable espace d’échange ;
- Energie Infrastructure ;
- Plan harmonieux de développement des infrastructures ;
- Le Cameroun a besoin de 20 000 km de fibre optique, actuellement
11 000 km/ Accélérer le développement Backbone ;
- L’accès haut débit des populations.
2. PRODUCTION DE CONTENUS/ APPLICATIONS LOCAUX
- Encourager le développement et la protection des applications et contenus locaux ;
- Obligation pour tous les acteurs de l’économie numérique de proposer leurs services de manière numérique d’ici 10 ans ;
- Encourager le développement par secteur des contenus permettant de satisfaire aux besoins de la population ;
- Adapter la législation sur les documents numériques ;
- La transformation numérique de l’administration et des entreprises.
3. PROMOUVOIR LA CULTURE DU NUMERIQUE PAR LA
GENERALISATION DE L’USAGE DES TIC DANS LA SOCIETE
- Encourager la culture du numérique à l’école, et l’approche genre à travers des initiatives telles que ICT4ML2 de l’UNESCO.
- Subvention des terminaux/ accès à moindre coût ;
- Initier les projets TIC qui permettent de satisfaire les besoins des populations dans tous les domaines ;
- Mener des études d’impacts des TIC dans tous les secteurs de production ;
- Sensibiliser les populations à l’utilisation des TIC.
4-RENFORCER LA CONFIANCE NUMERIQUE/ CYBERSECURITE
- Sécuriser les infrastructures et les contenus ;
- Sécuriser le .cm ;
- Protéger les mineurs dans le cyberespace ;
- Améliorer la réputation numérique du Cameroun ;
- Créer un écosystème vertueux ;
- Auditer annuellement le système d’information.
5. DEVELOPPER UNE INDUSTRIE LOCALE DU NUMERIQUE ET ENCOURAGER LA RECHERCHE ETL’INNOVATION
- Créer les zones franches ;
- Créer les incubateurs ;
- Créer les technopoles ;
- Encourager le partenariat industrie/ recherche / centre de recherche ou de formation ;
- Favoriser la fabrication / montage local des terminaux ;
- Lancer les concours annuels pour encourager l’innovation dans les applications qui ont un impact direct sur la résolution des problèmes quotidiens ;
- Encourager le développement des plates-formes d’usage des TIC pour la résolution des problèmes quotidiens des populations.
6. DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES ET DU LEADERSHIPDANS LE NUMERIQUE
- Développer les modèles de formation pour l’emploi dans l’économie numérique ;
- Partir des besoins réels des entreprises pour élaborer des modules de formation adaptés ;
- Encourager la participation du secteur privé dans la formation ;
- Développer le e-Learning ;
- Ambitionner d’être le ‘HUB et le leader sous - régional de l’économie numérique
7. STRATEGIE
- Mettre à jour la stratégie sectorielle pour répondre aux enjeux de l’économie numérique ;
- Faire l’état des lieux sur les engagements du SMSI ;
- Prendre les mesures incitatives pour les entreprises qui accompagnent le développement des startups ;
- Adapter la réglementation actuelle ;
- Mutualiser les infrastructures ;
- Créer un observatoire de la qualité de service ;
- Créer un cadre de concertation pour débattre des problèmes du secteur.
8. FINANCEMENT
- Encourager les financements alternatifs ;
- Profiter des possibilités offertes par les bailleurs de fonds (BAD
, FMI…) ;
- Encourager les financements philanthropiques (Google,
Facebook, Yahoo, IBM).
Atelier No3
Au terme des échanges ayant sanctionné l’atelier NO3 les problèmes ci-dessous ont été identifiés :
- l’absence d’un observatoire national pour la qualité de service dans le domaine des postes, télécommunications et TIC ;
- l’absence d’un référentiel sur la qualité de service ;
- l’inexistence d’une commission consultative des normes du secteur des Postes, Télécommunications et TIC ;
- l’absence d’un système de management de la qualité de service chez les opérateurs ;
- l’absence d’une convention Poste-Douanes pour la facilitation du dédouanement des envois ;
- la formation sur la qualité de service à l’ENSPT limitée ;
- l’absence d’une structure autonome de régulation postale ;
- le non-paiement des intérêts Caisse d’Epargne Postale ;
- le traitement long du contentieux dans les entreprises ;
- l’inexistence des cahiers des charges des opérateurs privés postaux ;
- la non prise en compte des problèmes de qualité de service dans les TCP et autres points d’accès ;
- l’absence de traçabilité des messages en matière de paiement électronique ;
- une sous-exploitation de l’infrastructure e-Post.
Pour y remédier, les participants ont formulé les recommandations suivantes :
- créer un observatoire national pour la qualité de service dans le domaine des postes, télécommunications et TIC ;
- mettre en place un référentiel sur la qualité de service ;
- mettre en place une commission consultative des normes du secteur des Postes, Télécommunications et TIC ;
- encourager la mise en place d’un système de management de la qualité de service chez les opérateurs ;
- faire aboutir la convention Poste-Douanes pour la facilitation du dédouanement des envois ;
- renforcer l’enseignement sur la qualité de service orientée client à l’ENSPT;
- créer une Agence de Régulation Postale autonome ;
- accélérer le calcul des intérêts de la Caisse d’Epargne Postale ;
- améliorer le processus de traitement du contentieux dans les entreprises ;
- rentabiliser l’investissement e-Post en offrant des services innovants.
Les problèmes ci-après évoqués ont été discutés mais n’ont pas abouti à la formulation de recommandations précises. Il s’agit de :
- l’inexistence des cahiers des charges des opérateurs privés postaux ;
- la non prise en compte des problèmes de qualité de service dans les TCP et autres points d’accès ;
- l’absence de traçabilité des messages en matière de paiement électronique.
Sous-thème 4 : Activités transversales
PROJET TCP
- connecter les TCP à la fibre optique progressivement et développer les contenus adaptés aux zones rurales ;
- encourager la CAMPOST à occuper les bureaux de poste aménagés dans les TCP ;
- densifier les actions de renforcement de capacité des personnels des TCP notamment en maintenance des équipements ;
PROGRAMME NBN
- encourager la CAMTEL à l’exploitation effective et optimale de l’infrastructure déployée dans le cadre du programme NBN;
- encourager la CAMTEL à adopter une politique de prix favorable à la démocratisation des produits induits du programme NBN ;
- encourager la CAMTEL dans le cadre du programme NBN à se focaliser sur les objectifs de départ ;
BUDGET
- encourager la délégation des crédits aux Délégués Régionaux ;
- organiser les séminaires de renforcement des capacités des personnels des Délégations Régionales des Postes et Télécommunications en planification et montage des projets ;
- densifier l’audit et l’évaluation des projets du secteur en vue de leur performance.
Telle est la quintessence des travaux de la conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et des sociétés sous-tutelle du Ministère des Postes et Télécommunications. /-